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L’AMECHO, association des médecins échographistes : Une formation continue simple et efficace

Doctinews N° 47 Août/Septembre 2012

Alors que le ministère de la Santé et le Conseil de l’ordre des médecins accordent de plus en plus de considération à la formation continue, les regards de la communauté médicale marocaine se tournent vers des instances reconnues depuis plusieurs années pour leur expertise dans l’actualisation et le partage des connaissances. L’Association des médecins échographistes en est un exemple parlant.

Abdellatif-Achibet---Driss-Rochd---Abdelilah-Elazrak

Créée en janvier 2001 par le Pr Mohamed Ksiyer, avec l’élan d’une poignée de jeunes médecins, l’AMECHO, association des médecins échographistes, s’est fixé comme objectif d’assurer une bonne formation échographique continue pour les médecins échographistes non radiologues. Un public pour le moins ciblé, avec un objectif pédagogique clair -pouvoir utiliser correctement l’outil échographique et suivre ses progressions-, qui ont donné une certaine unité à l’association, mais ne l’ont pas limitée pour autant à ces seules fonctions.

Du staff échographique à la formation médicale continue
Contrairement à d’autres pays, comme la France, l’échographe est très présent dans les cabinets marocains, qu’il s’agisse de médecine générale ou spécialisée. En effet, pratiquement 90 % des médecins généralistes du secteur privé possèdent et utilisent un échographe comme outil de travail. Considéré comme un élément incontournable et très utile, notamment pour le diagnostic précoce, il faut cependant savoir utiliser cet instrument après un examen clinique obligatoire, mais également l’entretenir et perfectionner ses connaissances de manière à intégrer les dernières évolutions de cette technologie. La vocation première de l’AMECHO répond donc à ce besoin précis.
Au fil des années, les missions de l’association ont largement dépassé le simple cadre de l’outil échographique. Constatant le succès de leurs séances de travail pratiques autour de l’échographie-clinique et la demande accrue de formation médicale continue, tous domaines confondus, les membres du bureau ont décidé de multiplier et d’enrichir les staffs, à l’origine restreints à une journée de pratique échographique toutes les huit semaines. Désormais, deux journées mensuelles sont consacrées à la formation AMECHO. Le samedi après-midi, les ateliers se consacrent à l’utilisation de l’échographe à travers des cas cliniques et le dimanche, plusieurs interventions autour de divers thèmes de médecine générale et spécialisée sont proposées.

Une formule basée sur la pratique
Depuis 2006, cette formule fonctionne et compte en moyenne 150 à 200 participants lors du staff échographique et 300 pour les séances multidisciplinaires dominicales. Estimée et soutenue par la Faculté de médecine de Casablanca et par les doyens qui s’y sont succédé depuis 2001, l’AMECHO bénéficie des locaux de la faculté, une aide non négligeable pour cette association qui vit des modestes cotisations de ses adhérents. L’aspect organisationnel et logistique est intégralement géré par les sponsors et les laboratoires, permettant ainsi à l’association de se concentrer sur le contenu scientifique et sur l’investissement humain plutôt que matériel. A noter, l’engagement significatif des participants, qui viennent tous les mois, avec assiduité, de tout le Maroc, et à leurs propres frais. Un dévouement qui s’explique aussi par la qualité de la formation reçue.
Empreintes d’une pédagogie particulièrement efficace, les journées mensuelles se basent essentiellement sur la pratique, de manière à fournir aux médecins des solutions aux situations rencontrées au quotidien. Assurés par le professeur Ksiyer (fondateur) et les docteurs Abdellatif Achibet, (président de l’AMECHO) et Omar Mekouar (vice-président), entre autres, les staffs échographiques se déroulent toujours autour de cas cliniques d’échographie générale ou spécialisée (gynécologie obstétrique…), filmés et projetés, donnant lieu à des discussions interactives avec l’assistance. Le même mot d’ordre est appliqué les dimanches durant lesquels les interventions, toujours axées sur du concret, couvrent toutes les spécialités, de la cardiologie à la psychiatrie, en passant par la diabétologie, la pédiatrie, la gynécologie… avec la participation active d’enseignants éminents, dévoués et volontaires issus non seulement de Casablanca, mais aussi de Mohammedia, Rabat et Fès.

Les perspectives d’avenir
Ces week-ends de formation ont connu un tel succès que l’AMECHO a décidé de voir plus grand en organisant cette année le premier Salon de médecine générale pratique. Les trois journées à Marrakech, s’étalant du 18 au 20 mai, n’ont pas été de trop pour aborder les nombreux thèmes tels que les pathologies corrélées (HTA, diabète, insuffisance rénale), les cancers gynécologiques, ou la BPCO et assister aux 5 ateliers pratiques reproduits trois fois à cette occasion. L’événement a fait salle comble, avec plus de 560 participants, un chiffre qui augure le niveau d’affluence attendue l’année prochaine. Car l’association, qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, annonce la tenue du premier congrès AMECHO franco-maghrébin, en mai 2013, dans la ville ocre. Conformément au modèle habituel, le projet ambitionne de multiplier les ateliers et d’étendre la manifestation sur 4 à 5 jours.
L’association, connue dans tout le Maroc et reconnue par les médecins participants comme un acteur majeur de la formation continue, projette le lancement de nouvelles activités, notamment la constitution de groupes de travail et de comités scientifiques pour la réalisation d’études autour de thèmes touchant l’intérêt de la santé au Maroc. Parmi les idées en attente, l’AMECHO garde précieusement une médiathèque de plus de 300 enregistrements relatifs aux formations dispensées. Une ressource riche qui pourrait faire l’objet d’un travail d’archivage et de mise à disposition, pour contribuer davantage au partage des connaissances.

Interview,
Dr Abdellatif Achibet, président de l’AMECHO ;
Dr Driss Rochd, trésorier de l’AMECHO ;
Dr Abdelilah Elazrak, membre adhérent à l’AMECHO.

Doctinews. Comment expliquez-vous l’évolution des activités de l’AMECHO ?
Quand l’association est née, il n’existait qu’une seule formation diplômante sur l’échographie, sous l’égide de la faculté de médecine de Casablanca, étalée sur deux ans, à cette époque assurée par et sous la responsabilité du Pr Ksiyer, lequel a été le premier à s’investir pour que le médecin généraliste puisse utiliser cet outil. D’autres formations en échographie se sont succédé dans les différentes facultés de médecine marocaines, assurées par nos enseignants radiologues. Le but premier de l’association a donc été d’assurer la continuité par des staffs d’échographie clinique et de formations de recyclage et de perfectionnement. Toutefois, il faut souligner que les formations diplômantes sont du seul ressort des facultés de médecines. Par la suite, nous nous sommes rendu compte que le médecin échographiste non radiologue ne pouvait pas être un bon échographiste sans être un bon clinicien et, comme les médecins généralistes représentaient la majorité, nous avons décidé d’élargir la formation continue à toutes les disciplines, en y ajoutant le dimanche mensuel multidisciplinaire et des formations spécialisées, consacrées, par exemple, à la gynécologie, la gastrologie, la diététique… L’idée consistait aussi à travailler autour de problèmes de santé publique pour lesquels la formation continue est essentielle. Par exemple, il y a eu un bouleversement énorme entre le diabète tel qu’il était considéré quand notre génération a quitté les bancs de la faculté et le diabète tel qu’il est traité et pris en charge aujourd’hui. L’actualisation des connaissances est fondamentale, dans toutes les spécialités.

La place du médecin généraliste semble rester centrale pour l’AMECHO, n’est-ce pas ?
Bien sûr. Parce que le médecin généraliste tient une place centrale dans le système de santé, surtout dans notre société marocaine actuelle. Il est en première ligne dans la consommation de santé. Au niveau de l’éducation de la population, de la prévention, du dépistage, de la prise en charge, de l’accès au médicament également. Il joue aussi un rôle dans la rationalisation des coûts. Et pour bien jouer ce rôle, il doit être formé pour justifier ses prescriptions, éviter le gaspillage et les excès. Le rôle de l’AMECHO, aujourd’hui, est donc de valoriser la place du médecin généraliste, et cela passe par la formation continue.

L’AMECHO est désormais connue et reconnue. Quels sont les secrets d’une telle renommée ?
La qualité des staffs, en premier lieu, une pédagogie exceptionnelle, avec la projection de cas écho-cliniques, des vidéos, l’interactivité des discussions, le caractère pratique et concret de la formation, l’organisation par les membres du bureau actif, le soutien de la faculté de médecine de Casablanca qui nous a beaucoup apporté aussi. C’est un lieu éthique, qui impose le respect. Dès lors que la formation se déroule dans ces locaux -où les doyens successifs ont toujours veillé à l’encouragement de la qualité de la formation de médecine du Maroc, nous ont toujours fourni le meilleur amphithéâtre et toutes les facilités et autres conditions- il existe une sorte de garantie de sérieux et de crédibilité de l’association. Il faut souligner, également, le dévouement et l’investissement sans relâche de tous les membres du bureau de l’AMECHO ainsi que le soutien et le sponsoring de laboratoires pharmaceutiques et de sociétés de matériel médical convaincus ; en participant à la formation continue, ces derniers apportent une aide non négligeable et sont même une pierre angulaire pour l’évolution de nos activités. Enfin, l’ambiance contribue aussi à la réputation de l’AMECHO. Les retrouvailles des praticiens sont non seulement bénéfiques à la formation, mais elles contribuent à consolider les amitiés intergénérationnelles, un élément important pour la communauté médicale marocaine. L’investissement humain est essentiel. L’AMECHO n’a ni exigence ou autre complication, juste du dévouement, tout simplement.



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