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Syndrome du Jet-Lag : Quand l’horloge biologique se détraque
Doctinews N° 28 Décembre 2010
Pour ceux qui le font souvent, voyager n’est pas toujours une partie de plaisir!
Les effets du décalage horaire sont nombreux, souvent très gênants et dépendent de plusieurs facteurs. Mais fort heureusement, des solutions
existent qui permettent de mieux vivre ce dysfonctionnement.
Fouzia Kadiri
C’est la flexibilité ou la rigidité de notre horloge
biologique qui détermine notre capacité
d’adaptation de voyageur.
C’est la période ! Pour passer le cap de la nouvelle année hors des sentiers battus, quoi de mieux que de prendre l’avion vers une destination de rêve. Une idée très tentante, mais des réticences peuvent naître sachant le risque éventuel d’être victime d’un syndrome du Jet-Lag, une expression anglaise correspondant à l’ensemble des symptômes plus ou moins importants résultant de l’adaptation de l’organisme à un nouvel horaire. Avec la multiplication des vols, le syndrome du Jet-Lag est devenu extrêmement fréquent. On estime aujourd’hui que 3 personnes sur 4 ressentent des effets liés à ce changement d’horaires lors d’un long voyage.
Qu’est-ce que le syndrome du Jet-Lag ?Le franchissement rapide des fuseaux horaires est à l’origine de perturbations de tout notre organisme. Ces perturbations sont dues à un décalage de « l’heure locale » de notre horloge biologique par rapport à l’heure de destination. Il en découle une asynchronisation de tous les rythmes biologiques, celui du cycle veille/sommeil ainsi que celui des sécrétions hormonales.
En effet, notre horloge biologique fonctionne sur un rythme de 24 heures (rythme circadien). Elle est réglée par le rythme jour/nuit et par notre activité sociale ; ces deux synchroniseurs externes régulant notre rythme biologique intérieur.
Lors du franchissement rapide des fuseaux horaires, l’horloge circadienne se trouve en avance ou en retard, selon que le vol soit orienté vers l’est ou l’ouest. Différentes études ont montré que la resynchronisation de l’horloge interne va dépendre du nombre de fuseaux traversés. Cette resynchronisation est d’autant plus longue que le nombre de fuseaux horaires traversés est plus élevé. Celle-ci est également liée à la direction du vol dans la mesure où elle est plus lente après un vol effectué vers l’est qu’après celui se dirigeant vers l’ouest ; elle est d’un jour par fuseau vers l’ouest et d’un jour et demi vers l’est. Enfin, elle l’est également selon les caractéristiques du vol (temps du vol et heures de départ et d’arrivée), ainsi que selon certains facteurs personnels.
Quand la destination dépasse trois fuseaux horaires (par avion), il s’ensuit, selon les individus, des symptômes désagréables.
Ainsi, cette désynchronisation se manifeste par une fatigue générale, des difficultés d’initiation ou de maintien du sommeil, une baisse de vigilance, de l’irritabilité, une anorexie, des problèmes gastro-intestinaux, un malaise et des céphalées. Stress lié au voyage, privation initiale de sommeil, déshydratation… sont d’autres éléments qui peuvent contribuer à l’apparition de ces symptômes.
Pour les vols en haute altitude et de longue durée, quelle que soit la direction du vol, on peut ressentir des nausées, une sécheresse oculaire et nasale, des crampes, un ballonnement abdominal, une sensation de vertige et un risque de phlébite.
Les conséquences du manque de sommeil dans les jours qui suivent peuvent être très marqués (somnolence, troubles de la vigilance, de l’attention et de la concentration, irritabilité).
En définitive, existe-t-il des solutions contre les conséquences du Jet-Lag? Sont-elles efficaces et rapides ? Les réponses peuvent varier d’un individu à un autre. Mais ce qui est sûr, c’est que «les voyages forment la jeunesse », a dit un sage, « mais ils déforment les chapeaux », nous apprend l’écrivain et humoriste français Alphonse Allais !
Comment voyager sans trop souffrir du décalage horaire ?
Avant le vol Décaler les rythmes (sommeil, repas) le ou les jours avant le départ (sans dépasser 1 ou 2 heures).
Pendant le vol - Régler sa montre sur l’heure de destination et se mettre en situation mentalement ; - Ne pas trop manger ou rester à jeun si possible ; - Boire beaucoup d’eau minérale en évitant les boissons gazeuses et l’alcool; - Essayer de dormir si c’est un vol de nuit en évitant les somnifères pendant le vol ; - Pratiquer des exercices isométriques.
Après l’arrivée - Fonctionner immédiatement sur l’horaire local ; - Limiter la privation de sommeil par une bonne hygiène du sommeil; les hypnotiques peuvent être nécessaires pendant 2 ou 3 jours après l’arrivée ; - Utiliser la Mélatonine (2 à 5 mg) à 18 heures le jour du vol puis une fois sur place, le soir au coucher, pendant 3 à 4 jours consécutifs.
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