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La télémédecine : Pour un meilleur accès aux soins
Doctinews N° 30 Février 2011
Imaginez que l’on puisse, dans un cas d’urgence, envoyer une image numérique de la radio d’un patient à un hôpital de proximité pour y être interprétée en temps réel par un spécialiste, ou encore un patient très âgé qui se fait consulter à distance par son médecin… tout ceci est possible grâce à la télémédecine qui permet aujourd’hui, grâce aux technologies de l’information et de la communication (TIC), de mettre en rapport à distance un patient et un médecin
ou plusieurs professionnels de santé.
La télémédecine permet d’améliorer l’accessibilité aux soins de santé spécialisés.
Les actions de la télémédecine vont du transfert de données (imagerie médicale, enseignement à distance, données sur des patients) à l’action directe du praticien sur le malade. Ainsi, ses principaux actes sont la téléconsultation ou le télédiagnostic (consultation médicale à distance), la télé-expertise (avis donné à distance par un expert ou un médecin), la télésurveillance (interprétation à distance, par un professionnel de la santé, des données nécessaires au suivi médical d’un patient), la télé-chirurgie (manipulation du matériel médical à distance par le praticien pour avoir une action directe sur le patient), la téléassistance médicale, (permettant à un professionnel d’assister à distance un autre professionnel au cours de la réalisation d’un acte), la téléformation (consultation des informations médicales, telles les bases de données…) et la transmission des dossiers en créant un réseau entre les établissements de santé. Bref, la télémédecine peut contribuer d’une manière très significative à l’amélioration de la prise en charge des urgences et à l’accès aux soins, notamment en offrant des soins à domicile pour les populations âgées ou à mobilité réduite, en permettant à des patients vivant dans des zones éloignées de bénéficier, à distance, d’une consultation de spécialiste et en rendant possible le diagnostic et le traitement de maladies contagieuses sans risque de contamination. D’autre part, les médecins peuvent échanger leurs informations, même en étant sur des sites distants, et peuvent assister à distance à la réalisation d’un acte chirurgical, par exemple.
Au Maroc, la société BIRDS (Bright International Radiology and Dialysis Services) propose une solution « clefs en mains » pour la télémédecine. Il s’agit de la Workstation « Telemed » 2010 qui permet une télé-présence en passant par Internet et en utilisant les ordinateurs dont chacun dispose déjà. Cette station est composée d’un PC avec clavier et souris, d’une imprimante sans fil permettant l’impression des télé-prescriptions, d’une batterie au Nickel ou au Lithium fournissant du courant continu en 12 V dc/dc (offrant jusqu’à 8 h d’autonomie, rechargeable la nuit sur n’importe quelle prise secteur), d’une borne WIFI, de deux casques audio sans fil avec chacun un microphone (un pour le patient et un pour l’infirmière) et d’un écran 19 pouces avec possibilité de partage d’images. « Telemed » est liée en visioconférence avec le logiciel VIDYO (casque son et microphone respectant la confidentialité des échanges).
L’installation dans le cabinet du néphrologue comprend un écran mural de 21 pouces avec partage d’images, un casque audio sans fil avec microphone et toutes les connexions permettant la télé-consultation avec accès à distance à tous les outils de diagnostic et de télé-prescription.
D’autres accessoires sont en option, tels que l’écran tactile et la Web Cam télécommandée à distance par le néphrologue depuis son cabinet.Cependant, le prix élevé de cette technique (frais de connexion à distance) représente un handicap majeur pour qu’elle soit généralisée dans tous les centres de santé.
Dans ce contexte, Michel Botton, Président de BIRDS, nous a confirmé qu’après son retour du Salon Medical Expo, un modèle beaucoup moins onéreux sous la référence BIRDS TELEMED 1570 (environ 50% moins cher par rapport aux 25.000 € HT) adapté aux spécificités du Maroc a été créé par sa société. Il s’agit d’un chariot de soins simplement équipé d’un PC Dell Latitude E 6400 portable toujours installé dans la bassine du chariot, mais dont seul l’écran dépasse du plateau avec, soit un clavier et une souris, soit un écran tactile, une webcam standard avec zoom (non télécommandable à distance), un casque audio avec micro incorporé, une batterie saline donnant une autonomie de six heures, quatre roulettes double grand passage et dont la technologie de visioconférence VIDYO est accessible directement depuis le PC via le portail VIDYO. « Nous allons essayer de disposer de ce nouveau modèle pour le présenter à Fès du 11 au 13 février 2011 lors du Congrès Franco-Marocain de Néphrologie », a souligné M. Botton.
Cependant, d’autres obstacles peuvent entraver la mise en place de la télémédecine, notamment dans les zones rurales (dont les habitants auront le plus besoin des avantages de cette technique) très souvent démunies de courant électrique ou de réseaux Internet (la Workstation « Telemed » 2010 de BIRDS pourrait représenter une solution car elle fonctionne aussi grâce à des clefs 3G avec accès Internet par les réseaux de téléphonie mobile) d’autant plus que l’utilisation du matériel de la télémédecine requiert une certaine connaissance des TIC, ce qui n’est pas donné à tout le monde.
En tout cas, la télémédecine reste une remarquable application des nouvelles technologies de l’information pour améliorer l’accessibilité aux soins de santé spécialisés.
Pour plus de renseignement sur la société BIRDS, envoyez un e-mail à mbfp@wanadoo.fr ou bien contacter SOMADIAG (somadiag@wanadoo.ma), le distributeur BIRDS pour le Maroc.
Témoignage du pr Amal Bourquia
Selon le Dr Amal Bourquia, Professeur de néphrologie-dialyse et présidente de l’association ’’Reins’’, la télémédecine peut contribuer à améliorer la qualité des soins et du suivi des patients dialysés et pallier ainsi le manque de médecins néphrologues dans certaines régions du Royaume. « Les néphrologues peuvent intervenir auprès des médecins traitants, notamment non-néphrologues, qui exercent dans le secteur public pour les aider dans la prise de décision. La télésurveillance dans notre domaine pourrait apporter énormément aux patients dans les centres éloignés ; de plus, les dialysés peuvent bénéficier d’un suivi médical spécialisé grâce aux données médicales et aux radiographies transférées via Internet. Les patients évitent ainsi les déplacements inutiles, souvent difficiles et très coûteux. Les services de cette technologie représentent une réelle économie de moyens humains, médicaux et financiers, d’autant plus que cet apport prend toute son importance dans notre pays étant donné le nombre réduit de néphrologues», affirme le Pr Bourquia, qui ajoute: « l’enseignement à distance ou le télé-enseignement permet la mise à disposition de programmes de formation continue ou d’enseignement et de données médicales informatisées aux jeunes médecins et d’assurer une concertation régulière entre collègues spécialistes autour des thèmes de la néphrologie contribuant ainsi à l’amélioration du travail en équipe. Ceci représente un apport considérable étant donné l’éloignement géographique des structures, notamment libérales. La télémédecine peut être un outil intéressant pour le développement sanitaire de notre pays ! »
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