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ONG : séparer le bon grain de l’ivraie

Doctinews N°23 Juin 2010

Au Maroc, la politique de la santé est fondée sur l’exercice du droit à la santé pour tous. Mais la garantie de ce droit humain reste fortement conditionnée par l’activité et l’apport de certaines organisations non gouvernementales, lesquels remontent déjà à des décennies.

Ismail_Berrada Ismail BERRADA

Au Maroc, la politique de la santé est fondée sur l’exercice du droit à la santé pour tous. Mais la garantie de ce droit humain reste fortement conditionnée par l’activité et l’apport de certaines organisations non gouvernementales, lesquels remontent déjà à des décennies.


Les facteurs contextuels de l’émergence de ce partenariat incontournable tiennent à la réalité même de notre système de santé : manque d’équipements et de moyens, difficultés d’accès aux soins, disparités entre rural et urbain, prévention et dépistage des maladies… avec, en parallèle, les préoccupations croissantes de notre société en termes de santé. Le mouvement associatif s’est développé et s’est renforcé de manière exponentielle. Grâce à son dynamisme, aux actions de proximité qu’il mène sur le terrain et à l’appui direct qu’il fournit aux populations, il est devenu un puissant vecteur d’information, d’éducation et de communication médicales. Toutefois, l’ampleur de ce phénomène ne doit pas occulter l’envers de la médaille, car aujourd’hui coexistent plusieurs catégories d’organisations associatives. C’est ainsi qu’à côté des ONG dont les actions sont reconnues d’utilité publique -nous en reparlerons une autre fois- d’autres évoluent en l’absence de plans d’évaluation et de suivi de leurs activités, et sans aucun mécanisme de coordination et de concertations inter ou intrasectorielles. Résultat, bien que leurs succès ne soient pas rares, leur mobilisation, en termes d’aide médicale, tourne parfois court. Cette discontinuité, que n’expliquent pas uniquement un manque de moyens financiers et/ou une insuffisance de ressources humaines qualifiées, découle de la non prise en considération des contextes socio-économique et culturel et des besoins spécifiques des régions où ces ONG activent. En fait, l’œuvre grandiose que peut offrir la société civile à notre population souffre parfois de la multiplication de «fantômes » et «d’opportunistes » qui, sans scrupules et sans légitimité aucune, s’approprient la dénomination d’ONG. Aussi, contre ces intrus parasitaires, une opération d’assainissement ne peut que s’avérer salutaire, surtout si elle s’inscrit dans un cadre ministériel multisectoriel et que l’évaluation des structures existantes devait en être la finalité. Mais avant d’en arriver là, la mise en place d’un guide déontologique s’impose de manière urgente. L’objectif sera certes de définir les critères de base d’une telle évaluation, mais au-delà, il s’agira de moraliser le secteur associatif, symbole de bénévolat, de solidarité et de civisme.

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