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Souffrances au travail : Souffrances au travail
Doctinews N°29 Janvier 2011
Le travail c’est la santé, ne rien faire, c’est la conserver ! Ce fameux refrain des années soixante n’en est pas moins une réflexion qui pourrait surprendre si elle n’était accompagnée de constats réels.
Ismail BERRADA
LE STRESS, QUI EST L’UN DES PRINCIPAUX Problèmes DE Santé AU TRAVAIL, PEUT CONDUIRE à UN RISQUE CARDIO-MéTABOLIQUE et vasculo-cérébral important, voire même au décès!
Le stress au travail apparaît en effet comme l’un des facteurs de risques majeurs pour la santé, au même titre que le tabac, la sédentarité et la pollution.
Sous d’autres cieux, le phénomène, admis et reconnu, n’échappe ni aux observateurs ni aux décideurs. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien qu’en France un plan national pour prévenir le stress professionnel a spécialement été conçu !
Ce mal-être, de plus en plus préoccupant, n’épargne aucun secteur d’activité. Il n’affecte pas seulement la productivité du salarié, mais aussi sa santé physique et mentale au point que les cas de suicide au travail font souvent la Une des journaux.
Les recherches scientifiques menées à ce niveau révèlent qu’à côté des maux de dos, des troubles musculaires, du squelette et de la fatigue, le stress est l’un des principaux problèmes de santé au travail. Il est également à l’origine d’un risque cardio-métabolique et vasculo-cérébral important, voire même de décès chez des personnes exerçant une activité professionnelle qui, quoique de moins en moins physiquement contraignante, l’est paradoxalement de plus en plus psychologiquement.
Les causes de cet épuisement sont complexes : intensification de la cadence du travail, clientèle exigeante, ambiance et cadre de travail déplorables, qualité discutable du matériel disponible, pression des relations humaines… Les risques, souvent considérés, à tort, comme des signes révélateurs de fragilité individuelle, ne sont en fait que le reflet des dysfonctionnements de l’entreprise. Leurs effets, parce qu’étant la plupart du temps différés, sont encore moins connus et moins évalués que les autres.
Au Maroc, il est temps d’en parler et d’agir. Bien avant le ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, c’est le chef d’entreprise qui doit veiller à protéger la santé et la sécurité physique et mentale de ses salariés durant l’exercice de leur activité professionnelle. L’urgence et la gravité de la situation n’étant jusqu’à présent perçues que par une poignée de spécialistes, composée, entre autres, de médecins généralistes, de sociologues et de psychologues, cela explique qu’il reste encore beaucoup à faire à tous les niveaux pour préserver la santé mentale des travailleurs. Au plan politique, la question mériterait d’être sérieusement abordée afin que les dispositions nécessaires soient mises en place.
Et au niveau des entreprises, appréhender les travailleurs comme des êtres humains et non plus comme des ressources interchangeables et jetables une fois épuisées devrait d’ores et déjà être un comportement naturel!
Bonne année 2011 à toutes et à tous !