Doctinews N°135 SEPTEMBRE 2020
ISMAIL BERRADA
Directeur de publication et de la rédaction
En France par exemple, la maladie toucherait 1,2 millions de personnes (dont environ 24 000 touchées avant l'âge de 65 ans). Les données sur la maladie montrent aussi qu'elle est à l’origine de 60 à 70% des cas de démence enregistrés dans le monde. La maladie d'Alzheimer est devenue donc un véritable problème de santé publique et son impact sur les systèmes de santé et les économies des pays du monde est considérable. Ainsi, selon le rapport mondial de l’organisation Alzheimer’s Disease International datant de 2018, le coût annuel de la maladie dans le monde est d'environ mille milliards de dollars, soit plus de 1 % du PIB mondial !
Le rapport a également indiqué que ce coût faramineux pourrait doubler d'ici 2030. Au Maroc, en l’absence de données officielles précises sur la prévalence de la maladie, les organismes internationaux l’estimerait à 8,76 %, en prenant en considération que sa prévalence augmente avec l’âge. Par ailleurs, selon les rares statistiques hospitalières publiées, la maladie reste la première cause de démence dégénérative au Maroc (53,4 % des cas diagnostiqués au CHU de Rabat) suivie des démences vasculaires. Ces chiffres devraient augmenter significativement dans les prochaines années en raison, notamment, de l'amélioration de l’espérance de vie.
Il est donc urgent de mettre en place des politiques efficientes et des actions concrètes afin de mieux accompagner les malades et leurs familles dans la terrible épreuve de la maladie. Cela pourrait se traduire, entre autres, par la création de structures de soins dédiées à la maladie d’Alzheimer et aux maladies apparentées. Ces structures pourraient assurer une prise en charge médicale des patients et un suivi rigoureux de l'évolution de la maladie. Elles devraient également permettre de briser la solitude des personnes malades en leur proposant différentes activités telles que le bricolage, les jeux de réflexion ou la peinture.