Cette manifestation scientifique, organisée par l’Association marocaine de sexologie, a vu la participation de nombreux experts et praticiens marocains et étrangers venus débattre des violences sexuelles. « Ce thème a été retenu en raison de l’importance de ce phénomène dans notre société et de son retentissement psychologique, économique et social, notamment sur les enfants. Les violences sexuelles ont des conséquences durables sur la santé psychique et physique. Elles sont à l’origine d’états de stress post-traumatiques qui s'installent dans la durée et souvent durant toute la vie lorsqu’elles sont commises sur des enfants », a expliqué le Pr Rachid Aboutaieb, président de l’Association marocaine de sexologie. Et d’ajouter : « Les violences sexuelles, du fait de leur atteinte à la dignité de l’individu, créent un sentiment d'humiliation. Au moment de l’agression, il se produit une sidération psychique et un état de stress extrême à l'origine d'une mémoire traumatique. Les reviviscences ultérieures des violences entraînent une souffrance et favorisent la mise en place de conduites de contrôle et d'hypervigilance ». Selon ce spécialiste, la problématique des violences sexuelles est du ressort de la santé publique en raison des rôles que peuvent jouer les structures de santé dans la prévention primaire et secondaire pour réduire son impact, et tertiaire pour baisser leurs conséquences et favoriser la réinsertion, la réadaptation et la « réparation » des victimes. Pour améliorer la prise en charge des victimes de violences sexuelles au Maroc, le Pr Aboutaieb préconise d’agir à la fois sur les volets médical (examen et soins physiques, prévention du VIH et IST, contraception d’urgence et certificat médical) et psychologique (traiter les angoisses et le choc psychotraumatique et rechercher les idées suicidaires). Il a aussi insisté sur l’importance de l’harmonisation et de la collaboration avec les autres acteurs (sociaux et judiciaires) impliqués dans cette problématique.